Emma et Anaïs sont inséparables et pourtant, tout les oppose. Adolescentes suit leur parcours depuis leur 13 ans jusqu’à leur majorité, cinq ans de vie où se bousculent les transformations et les premières fois. A leur 18 ans, on se demande alors quelles femmes sont-elles devenues et où en est leur amitié. A travers cette chronique de la jeunesse, le film dresse aussi le portrait de la France de ces cinq dernières années.
Le réalisateur Sébastien Lifshitz (Presque Rien, Plein Sud, Les Invisibles, etc) revient sur grand écran avec un nouveau documentaire : Adolescentes. Cette fois-ci, c’est donc sur deux jeunes ados de Brive, deux copines diamétralement opposées, qu’il a braqué ses caméras durant 5 ans. Cinq années au cours desquelles il a observé l’évolution d’Anaïs et Emma. De l’âge de 13 ans à 18 ans. Une période charnière particulièrement intense dans la vie de chaque être humain faite de changements, de bouleversements. Et le résultat s’avère audacieusement réussi. Car ce joli film est à la fois étonnant, intéressant, drôle, difficile, tendre, fort. A l’image de la vie, que le temps qui passe marque de son empreinte comme l’illustre ce doc. En suivant le parcours de ces jeunes femmes en pleine construction, aussi fortes que fragiles, on découvre ce qui se trame dans la tête d’une ado d’aujourd’hui. Et si les époques changent, on se retrouve forcément, malgré tout, un peu dans ces « héroïnes ». A travers leurs incertitudes, leurs doutes, leurs apprentissages, leurs conflits, leurs désirs, leurs émois, leurs interrogations, leurs craintes, leurs prises de conscience, leurs découvertes d’elle-même et du monde. Adolescentes montre parfaitement cette ébullition perpétuelle et cette lente transformation. Le tout avec quelque chose de lumineux, de réjouissant. Une force vitale se dégageant irrémédiablement de ce film, qui propose en parallèle une certaine photographie de la France de ces dernières années. Un pays qui lui aussi change, se questionne, se révolte, etc. Au final, on finit par sincèrement s’attacher à ces deux jeunes Brivistes, pleines de naturel. D’autant que découvrir leur cheminement durant tant d’années a quelque chose d’assez passionnant. Non par un quelconque voyeurisme, mais ne serait-ce que par intérêt sociologique et anthropologique.
