Genre : Comédie dramatique
Sortie le : 29/11/2017 (00H00)
Réalisateur : Nawell Madani et Ludovic Colbeau-Justin
Acteurs : Nawell Madani, François Berléand…
Depuis toute petite, Lila veut devenir danseuse, n’en déplaise à son père. Elle débarque à Paris pour réaliser son rêve…
Mais de galères en désillusions, elle découvre la réalité d’un monde qui n’est pas prêt à lui ouvrir ses portes. A force d’y croire, Lila se lance dans une carrière d’humoriste. Elle n’a plus qu’une idée en tête : voir son nom en haut de l’affiche, et surtout retrouver la fierté de son père.
Pour une bonne surprise, c’est une sacrée bonne surprise. Clairement, de l’humoriste de stand-up Nawell Madani, nous ne connaissions jusque là pas grand chose à la rédac. Tout juste l’avions nous entraperçu dans une ou deux comédies, et dans quelques émissions - dites de divertissement - sur TF1 entre deux sessions de zapping. Hormis cela, une feuille vierge… Nous sommes donc allés voir son premier film comme réalisatrice sans attente particulière. A la limite, nous pressentions une énième comédie sans grand intérêt comme le cinéma français en décharge des pelletées chaque année. Mais l’appréciation finale est tout autre. C’est tout pour moi s’avère en effet être un chouette long métrage agréable à regarder. Dans celui-ci, Nawell Madani raconte le laborieux parcours initiatique d’une jeune femme, celui d’une banlieusarde de la périphérie bruxelloise, d’une danseuse amatrice qui ambitionne de partir tenter sa chance à Paris et qui va finalement se découvrir un talent pour une autre scène… Entre rêves et désillusions, il s’agit d’un apprentissage de la vie plutôt houleux, voire tumultueux, ponctué d’expériences et de rencontres plus ou moins positives et négatives qui vont forger le caractère déjà bien trempé de cette artiste en devenir franchement attachante. Moderne, bien réalisé et ficelé, rythmé, drôle, émouvant, sincère, soutenu par une bande son - essentiellement hip hop - parfaitement mitonnée, ce long métrage a de sacrés atouts. D’autant que sans jeunisme aucun, il faut bien avouer que de voir une nouvelle garde - souvent multiculturelle et biberonné au cinéma US - débarquer dans le paysage cinématographique français a quelque chose de revigorant. Celle-ci osant bousculer les codes et proposer des choses nouvelles. D’ailleurs le parallèle avec Patients, le premier film de Grand Corps Malade (sorti en salle en mars 2017) est rapidement fait. Porté par des comédiens extraordinairement crédible - à noter que les années ont beau passer, François Berléand reste toujours aussi parfait -, C’est tout pour moi parvient à faire passer le spectateur du rire au bord des larmes d’une scène à l’autre, tout en conservant une véritable énergie. C’est bien simple, si cette comédie était une friandise, cela ressemblerait à une guimauve enrobée d’une couche de sucre coloré et acidulé. Le genre de bonbon qui pétille dans la bouche et qui dissimule un cœur fondant. En bonne partie inspirée de la vie de sa réalisatrice, ce film qui peut parfois flirter avec l’ego trip aurait presque tout pour lui.
Si, si.
