Filmmakers

Genre : Documentaire
Sortie le : 01/04/2020 (00H00)
Réalisateur : Julie Gayet et Mathieu Busson
Acteurs :

Est-il plus difficile pour une femme de réaliser ? De trouver des financements ? D’être respectée par son équipe ? Son regard est-il différent ? Le cinéma a-t-il un genre ? Ces questions, terriblement dans l’air du temps, nous les avions posées à 20 réalisatrices puis à 20 réalisateurs en France, à travers deux documentaires. Mais, depuis longtemps, il nous brûlait d’élargir nos frontières, pour interroger les cinéastes femmes à travers le monde. C’est chose faite aujourd’hui, et de l’Asie à l’Afrique en passant par l’Europe, toutes celles que nous avons rencontrées ont joué le jeu face à notre caméra. Toutes drôles, sincères, investies, concernées, toutes cherchant les meilleurs moyens d’exister dans un milieu régi de tout temps par les hommes. Toutes FilmmakErs, et témoins vivants des dysfonctionnements toujours prégnants dans l’industrie du cinéma.

Bande Annoncehttp://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19586967&cfilm=279790.html

 



Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 09/03/2020

#Post Me too

Réalisé par Julie Gayet et Mathieu Busson, le documentaire FilmmakErs présente une série d’entretiens de réalisatrices et comédiennes à travers le monde. Des femmes, de tous âges et de cultures pour le moins variées, qui témoignent en toute franchise de leurs conditions de travail dans leur pays : Autriche, Espagne, Italie, Suède, Tchad, Côte d’Ivoire, Tunisie, Etats-Unis, France, Syrie, Inde ou encore Corée du Sud. Ces rencontres revendicatives sont l’occasion pour ces femmes de faire entendre leur voix, de revendiquer leurs droits. Sans jamais se départir de leur sourire plein de fierté, aucunement dans la plainte, elles dénoncent simplement les coulisses d’un cinéma mondial gangrénées par un patriarcat anachronique qui a la vie dure. Pointant du doigt des comportements discriminants. Elles racontent ainsi les bâtons dans les roues au quotidien, les préjugés et clichés à combattre en permanence, les sourires en coin, les insinuations et doutes quant à leurs capacités à faire les choses correctement, les barrières qu’elles ont fini parfois par se mettre elles-mêmes, etc. Elles dévoilent aussi leur force de caractère, leur courage, évoquent leur farouche envie de pouvoir effectuer librement ce qu’elles aiment et de faire bouger les lignes une bonne fois pour toute. A juste titre. On se rend alors compte – un peu naïvement si ce n’était pas déjà le cas – que partout dans le monde, les femmes ne sont définitivement pas reconnues à leur juste valeur dans l’industrie cinématographique. On ne peut plus d’actu, ce film militant et enthousiasmant, évidemment nécessaire, vient rappeler qu’un long chemin reste encore à parcourir.
Au niveau du 7e art certes, mais aussi dans la société dans son entièreté.

Mathieu Perrichet