Chang-gwol
Genre : Fantastique
Sortie le : 14/04/2019 (02H01)
Réalisateur : Seong-Hoon Kim
Acteurs : Hyun Bin, Jang Dong-gun, Jo Woo-Jin
Le Prince Ganglim, l’un des fils du roi au pouvoir réputé pour sa maîtrise des arts martiaux, revient au royaume coréen de Joseon après de nombreuses années passées en captivité dans les geôles des Mandchous de la dynastie Qing. Des luttes pour obtenir le pouvoir, entretenues par le ministre de la Guerre, apparaissent bientôt au sein du palais royal alors qu’une épidémie transforme les humains en morts-vivants errants à la nuit tombée...
Difficile, sur une promesse similaire, de faire abstraction de la belle série Netflix Kingdom, signée Kim Seong-hun (Tunnel), quand il s’agit d’accueillir Rampant, même si la sortie du film en Corée est antérieure : métrage en costumes, contextes historique et géographique similaires, mêmes traitrises au palais, même chevalier outsider, mêmes zombies-vampires (ils fuient le jour)… Sauf qu’ici, le format deux heures rend le récit d’autant plus dense et palpitant : véritable wu xia pian classique comme on en n’avait pas vus depuis longtemps, Rampant, indépendamment de la malédiction zombie qui terrasse le peuple, creuse avec bonheur le sillon des invariants du genre : le prince volage non promis au trône qui endosse la charge qui lui échoit, le ministre félon et assassin qui organise son intronisation à la place du calife, la bande de hors-la-loi au grand cœur (dont une jolie archère) en sacrifice à l’unité de la nation, des chorégraphies impressionnantes et des combats à foison, une direction artistique irréprochable, le tout non sans humour, garanti par un personnage de Sancho Panza eunuque assez délicieux. Le final dans le temple en flammes à un contre mille est iconiquement un morceau de bravoure assez rare, voire absent, dans les productions occidentales contemporaines, plus (trop) fainéantes. Nostalgique autant que cinéphile accompli, Kim Sung-Hoon distille en sourdine son mépris des films calibrés, symbolisés par l’irruption dans l’Histoire des armes à feu importées par les néerlandais, et régale l’afficionado du film de sabre. Du film d’artisan tout court.
Jean-Marc Vigouroux
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Hors Compétition au 37ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.
