Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.
Plutôt prolifique depuis 1992 et Les Histoires d’amour finissent mal… en général, la réalisatrice Anne Fontaine (Comment j’ai tué mon père, Entre ses mains, Coco avant Chanel, Perfect Mothers, Gemma Bovery, etc) signe un nouveau long métrage pour le cinéma avec Police. Ce drame raconte la « rencontre » entre trois policiers et un réfugié qui doit être raccompagné dans son pays, où il est pourtant en danger de mort. Face à une telle situation, un véritable cas de conscience va s’imposer à chacun d’entre eux. Cette confrontation entre deux mondes est l’occasion de montrer quatre personnages plus ou moins à vif, écorchés, brisés, dont les destins se mêlent dans le fatras du monde. Surtout, Police donne à voir la dureté du travail des flics. Lesquels sont bien souvent en première ligne face à la folie, la misère et la détresse humaine. Et, peu, voire aucun, n’en ressortent véritablement indemnes. En fait, Anne Fontaine dévoile ni plus, ni moins des hommes et des femmes, des êtres humains, sous l’uniforme. Un peu à contre courant, on peut entrevoir dans ce film comme une sorte de réhabilitation d’une profession largement décriée et montrée du doigt, suite en particulier aux nombreuses violences policières qui l’entachent ces derniers temps. Porté par un joli casting, intéressant et crédible (Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois, etc), ce long métrage rythmé et efficace bénéficie aussi d’une réalisation parfaitement ciselée. Collant bien à notre époque, Anne Fontaine propose un drame fort, d’une humanité folle dans tous les sens du terme.
