Interdit aux moins de 16 ans
Dans un sex-club, les corps de Théo et de Hugo se rencontrent, se reconnaissent, se mêlent en une étreinte passionnée. Passé l’emportement du désir et l’exaltation de ce premier moment, les deux jeunes hommes, dégrisés, dans les rues vides du Paris nocturne, se confrontent à leur amour naissant.
Bande annonce :https://www.youtube.com/watch?v=l6nkAW5JfxU
La maladie de l'amour
Paris. Une nuit. Deux hommes. Tel pourrait être le bref pitch de ce film relatant l’histoire d’amour naissante entre Théo et Hugo suite à leur rencontre dans un sex-club. Réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau, le long métrage commence sur les chapeaux de roue puisque les quinze premières minutes plongent le spectateur dans une backroom où les corps nus s’entremêlent et se chevauchent sans discontinuer. Cette - trop - longue séquence donne à voir des scènes et des plans de sexe pour le moins explicites - même si l’on notera un effort visible au niveau de l’esthétisme - qui peuvent finir par déranger sans risquer d’être taxés, pour autant, d’un excès de pudibonderie ou de puritanisme. Néanmoins, ce film réservé à un public averti est loin d’être une œuvre « pornographique ». L’ouverture n’étant en rien représentative du reste de cette romance contemporaine qui s’avère être émouvante, réaliste et intéressante. En effet, passée cette séquence de légèreté, d’abandon et de désir, la réalité fait son retour de façon tonitruante et implacable pareille à une gifle en pleine tronche. Une réalité qui a pour nom « sida » et qui d’un coup fait retomber le soufflet. Mais, alors que tout aurait pu s’effondrer et le film se noyer dans les larmes, Théo et Hugo dans le même bateau évite l’écueil du pathos. Le long métrage se poursuit à travers une déambulation dans les rues de Paris ponctuée de discussions variées, de rencontres, de rires, de doutes, de tendresse... Si la maladie rôde bel et bien en filigrane, elle passe en arrière plan. La fatalité, l’acceptation, tout comme la vie et l’amour semblent l’emporter. « On va de l’avant, on n’a pas peur ». Cette phrase prononcée par l’un des deux personnages pourraient ainsi résumer ce film intelligent tout en nuance qui n’élude pas les choses mais ne les dramatise pas non plus.
Mathieu Perrichet