People/Scene - Par Raoul Couzin - posté le 01/07/2021

Rencontre avec Bertrand Lacroix

Rencontre avec Bertrand Lacroix, un personnage haut en couleur qui revêt moults casquettes. Plus connu musicalement sous le nom de DJ Môme. Bertrand Lacroix est à l’origine du festival culinaire « Franquette », dont la deuxième édition se déroulera les 4 et 5 septembre 2021 à la Station Nuage (île Forget - Saint-Sébastien-sur-Loire).


Bertrand, quel a été votre parcours ?

Je suis né en Normandie dans la région de Caen. Très jeune, mes parents m'ont fait partager leur élan pour la musique. Je me suis alors découvert un intérêt pour les sons électroniques, un son pourtant aux antipodes des couleurs musicales inculquées. Vers mes 10 ans, j’ai acheté ma première table de mixage et c'était parti pour plusieurs années. J'étais également passionné de skate. A 20 ans, je me suis lancé tête baissée dans la conception et la mise en place de skateparks dans l’Ouest (Caen) mais aussi en Angleterre (Manchester, Liverpool).
Ensuite, j'arrive sur Nantes à 26 ans et je comprends très vite que cette ville est un terrain de jeux idyllique pour mes futures ambitions. J’ouvre alors un magasin de vinyles dans le quartier Bouffay, dénommé « BUG 909 ». Malheureusement, le marché du vinyle commençait déjà à décliner à ces années là. Je me suis hâtivement reconverti en désigner sonore pour entreprise pendant 3 ans. Par la suite, j'ai consacré la totalité de mon temps à la musique en tant que DJ et producteur. J'ai notamment géré la programmation du Nid (Tour de Bretagne) durant 6 ans. En parallèle de ces activités, je voyageais pas mal, et par le biais de ces diverses balades je me suis découvert une passion accrue pour la cuisine. J’ai travaillé dans un beau restaurant parisien il y a une quinzaine d’années, cette expérience a confirmé mon engouement pour la gastronomie. J’ai aussi participé au casting de l’émission « Objectif Top Chef », seulement, je ne rentrai pas dans les cases de cette production télévisuelle. Je n’étais pas assez conformiste pour ce genre de concours… 
J’ai toujours su que je me construirai professionnellement autour de mes affinités, et jusqu’ici je ne déroge pas à ces attachements. Aujourd’hui, et pour la 2ème année consécutive, je m'occupe de l'organisation de l'évènement « Franquette » et suis ravi d'être le garant d'un festival culinaire où cuisine et musique vont se conjuger.

Concrètement, comment est né le projet ?

J'avais cette idée en tête depuis quelques temps, connecter et réunir des gens autour d'une manifestation culinaire. Pour ce faire, je suis allé voir une connaissance, Julien Laffeach (responsable de la Station Nuage), qui m'a présenté Pascal Fraslin-Echevin (directeur de la culture et des relations européennes de la ville de Saint-Sébastien-sur-Loire) et nous avons discuté du projet. Après plusieurs échanges, nous nous sommes rendus à l'évidence, les ingrédients étaient réunis pour transformer l'essai : un écrin de verdure (La Station Nuage), le professionnalisme (Julien Laffeach, alias Chichi, de Paco Tyson) et moi, avec un appétit colossal…

Vous êtes un DJ passionné de cuisine, ou bien un cuisinier passionné de musique ?

Je n’y avais encore jamais pensé à ça. J’aurais beaucoup de mal à vous donner une réponse, je pense que je suis les deux à la fois. Pour moi, aucun des deux ne prend l’ascendant sur l’autre. J’ai passé des moments incroyables que ce soit dans le milieu de la musique ou autour d’une table. J’ai eu la chance de beaucoup bouger - notamment en Asie - et là, j’ai découvert le langage le plus universel au monde : la gastronomie. La cuisine est propice aux rencontres, aux partages, aux surprises. Elle offre une interraction avec les gens. 

Quel type de cuisinier êtes-vous ?

Je dirais le cuisinier que j’ai envie d’être pour la journée. Je n’aime pas me donner une étiquette. J’ai été très inspiré par la Street Food asiatique, mais aussi par Anthony Bourdain, un chef cuisinier américain, auteur et animateur de télévision. Il animait une émission culinaire où il partageait plus que des recettes, c’était un vrai moment de découverte. La cuisine traditionnelle m’inspire, celle de ma région notamment (Normandie), mais j’aime aussi découvrir de nouvelles saveurs. Je vais régulièrement sur les marchés nantais, j'aime sentir et voir les produits, j'aime la communion et la complicité avec les vendeurs et les différents producteurs locaux. 

Quel est votre plat préféré ?

Et bien… celui que j’ai préparé ce midi ! J’aime la cuisine pour tout ce qu’elle englobe : les saveurs, le défi, la découverte, le renouveau.

Quel est votre objectif avec le festival Franquette ?

Mon objectif principal est de créer un évènement, où, au travers de la nourriture les gens vont pouvoir échanger, penser, apprendre et passer un agréable moment. Je souhaite faire découvrir la gastronomie étrangère au plus grand nombre, enseigner par le biais d’ateliers de cuisine, et rencontrer de nouvelles personnes. Le tout dans un cadre unique à Nantes.

Quelles valeurs sont associées à Franquette ? 

Tout d’abord consommer avec des producteurs locaux. Favoriser les circuits courts et les producteurs qui s’engagent écologiquement. La vaisselle utilisée sera 100% recyclable, et les cuisiniers présents sont connus pour leur respect du produit, et leur lutte contre le gaspillage. Avec ce festival, on cherche aussi à promouvoir celles et ceux qui défendent une vision de la cuisine se vivant au plus près des enjeux alimentaires de demain.

Comment s’organisera le festival ?

L’évènement durera 2 jours (samedi 4 et dimanche 5 septembre), on y retrouvera une vingtaine de stands, proposant une grande variété de goûts. Des food-trucks, des stands de restaurant, des tables rondes, des animations, des cours de cuisine, des jeux et quelques lectures… Des invités seront également présents à ce rendez-vous :  Sarah Mainguy - chef du restaurant Vacarme et finaliste de Top Chef 2021, Frédéric Sourice (Médecine Traditionnelle Chinoise), Sylvie Augereau (papesse du vin nature, vigneronne angevine), Benoit Roland (éleveur), Swann Robin (fabrication de lait liquide et de produits frais). Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges ! On attend environ 10 000 personnes sur le week-end, le tout dans le respect des normes sanitaires, et bien sûr en musique ! Il faut aussi souligner la présence du « Refugee Food Festival » composé de nombreux cuisiniers réfugiés talentueux. Je cherche à créer un moment de partage mêlant culinaire et social.

Propos recueillis par Raoul Couzin

https://www.franquette-festival.com

 

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