En l'absence de sa sœur Rim, que faisait Yasmina dans un parking avec Salim et Majid, leurs petits copains ? Si Rim ne sait rien, c'est parce que Yasmina fait tout pour qu'elle ne l'apprenne pas. Quoi donc ? L’inavouable… le pire… la honte XXL, le tout immortalisé par Salim dans une vidéo potentiellement très volatile.
Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=VZuN3v_Gj1o
Blowjob ! Good Job !
« Ceci n’est pas une pipe » affirmait Magritte sous la représentation d’une pipe. Dans une telle réalité, A genoux les gars ne serait donc pas une comédie dramatique décapante, mettant à bas les tabous. Et ne parlerait pas de pipes… Mais dans notre dimension, ce long métrage d’Antoine Desrosières (A la belle étoile, Banqueroute) est bien un concentré d’énergie, d’humour, d’audace et de débats à n’en plus finir sur la fellation. Oui, oui. Car ce film d’apprentissage nous plonge dans le quotidien de jeunes de quartiers, deux sœurs et leurs mecs, à un moment où le désir charnel se montre de plus en plus prégnant. Sans prendre de gant, le cinéaste s’attaque au sujet de front et parle donc de sexualité en toute liberté. La confrontant à la religion, l’amitié, la famille, la fidélité, les valeurs, le regard des autres, etc. Une thématique pas franchement évidente à traiter sur le papier tant celle-ci peut s’avérer sensible dans un contexte marqué par les mouvements "Me too" et "Balance ton porc". Pourtant, l’équipe de ce film, présenté à Cannes en sélection officielle dans la section Un Certain Regard, réussit le tour de force de proposer un long métrage drôle, authentique, osé, cash, tout sauf formaté, ni caricatural. En clair, ça passe comme une lettre à la poste. Et ça renvoie, par la même occasion, la comédie française traditionnelle et si conventionnelle dans les cordes. Un résultat du en grande partie au talent de formidables néo-comédiens qui portent ce film à bout de bras pour lui faire tutoyer les sommets de la comédie indé. De notre côté, on ne voit pas comment le César pourrait leur échapper - Dany Boon, si tu nous lis… Ancré dans l’air du temps, ultra réaliste - on n’est pas loin du docu-fiction -, ce film générationnel, par le prisme de l’humour, traite en fait d’un sujet pour le moins touchy : celui de la frustration liée au sexe et de la violence qui peut en résulter. Il montre ainsi à quel point les relations garçons/filles sont souvent placées sous le signe du rapport de force dans les banlieues. Une « brutalité » que l’on retrouve tout au long du film dans des répliques qui cinglent l’air et démontrent bel et bien que le français est une langue on ne peut plus vivante, tant celle-ci est triturée, réinventée, mixée. D’ailleurs, autant le dire tout de suite, A genoux les gars ne conviendra certainement pas aux oreilles chastes ! Peu importe, cette comédie corrosive, libérée, touchante à certains égards, qui appuie là où ça fait mal, fait plaisir à voir. C’est donc un grand wesh frère !
Mathieu Perrichet
En l'absence de sa sœur Rim, que faisait Yasmina dans un parking avec leurs petits copains ? Si Rim ne sait rien, c'est parce que Yasmina fait tout pour qu'elle ne l'apprenne pas.